L'année commence avec Le Nouvel An, pour se terminer de la même manière, en passant par le Noël orthodoxe (7 janvier), l'Ancien Nouvel An (13 janvier), la Journée des Etudiants (25 janvier), la Saint-Valentin (14 février), le Jour du Défenseur de la Patrie (23 février), le Jour du Printemps (1 mars), la Journée des Femmes (8 mars), le 1er avril, le Jour des Cosmonautes (12 avril), Pâques (en avril), le 1er mai, le Jour de la Victoire (9 mai), le Jour des Etudes (1 septembre), le Jour des Professeurs (7 octobre)...! Sans oublier la Fête de la Constitution et la Fête de l'Indépendance (de qui ? de quoi ? tout le monde l'ignore). L’une des deux se fête le 12 juin, l’autre le 12 décembre et personne ne vous dira lequel c’est ! Il y a aussi La Journée de la Douane, des Pompiers, de la Police, des Mineurs... et la liste est encore longue. Bref, les Russes adorent les fêtes.

Mais rassurez-vous, nous allons nous limiter ici à parler des fêtes typiques de Saint-Pétersbourg.

Nuits Blanches, Voiles Rouges et rubans multicolores

Ce sont les fêtes de la fin de l'école et, plus symboliquement, de la fin de l’enfance. Les jeunes filles portent des rubans multicolores dans les cheveux, tout le monde se promène avec des ballons, on chante. C'est le 25 mai, et c’est ce jour-là que dans toutes les écoles de la ville sonne pour la dernière fois la sonnerie de l’école pour les élèves de Terminale. La dernière sonnerie de l’école qui annonce également la fin de l’enfance. Cette fête s’appelle La 'Dernière Sonnerie.

Pour mieux comprendre la nature de cette fête, une petite parenthèse s'impose pour expliquer le système scolaire russe : tout commence par l'école maternelle, qui n’est pas obligatoire. Sinon, il n’existe pas de "niveaux" différenciés entre l'école primaire, le collège et le lycée. A 6-7 ans les enfants entrent en 1ère, et ils terminent 11 ans plus tard leur école, tout simplement. Il s'agit donc d'un lieu un peu spécial, celui où l'on passe 11 ans de sa vie, où l'on fait connaissance avec des amis qui vont le rester pour la vie. La relation professeur/élève est également très différente et beaucoup plus personnelle que celle que l'on trouve en France. Cette fête de la fin de l'école est donc très importante pour tous. Et c’est pour cette raison que, le 25 mai, les rubans un peu kitchs (on ne va pas le nier...) ne provoquent aucune moquerie. C’est même nostalgique... Et c’est toujours un peu triste de voir des foules de jeunes, qui ne sont plus des enfants mais qui ne sont pas encore des adultes, et de repenser au 25 mai d’il y a quelques années lorsque nous étions à leur place...

Le 25 mai signifie également le début du mois des examens, des épreuves du Bac, à la fin duquel il y a une deuxième fête : les Voiles Rouges.

  

Des Voiles Rouges sous les ponts levés dans la Nuit Blanche

Le nom de cette fête vient de la nouvelle d'Alexandre Grin, qui parle d’une jeune fille nommée Assol et de son amoureux Grei, qui est venu retrouver sa promise sur un superbe bateau porté par des Voiles Rouges. Le voilier est un symbole d'espoir et d’amour, et la fête procure un sentiment de bonheur absolu, et l'impression que le monde entier tient dans le creux de la main. L'école est finie, le bac est dans la poche. On choisit sa route, on dit au revoir aux amis et à l’enfance. Le président russe et le maire de la ville font leurs discours, puis les parents, puis les professeurs... C’est si important et si inhabituel de se sentir adulte... Après un grand concert qui fait la part belle aux vedettes du moment, tout se termine par le passage sous les ponts levés d’un beau voilier aux voiles rouges, et par un grand feu d’artifice. La Nuit Blanche, la musique, des milliers de regards de spectateurs, un conte de fées, tous les ingrédients pour faire une belle fête romantique !

  

La fête de la ville

Saint-Pétersbourg a été fondée par Pierre le Grand le 27 mai 1703, c'est donc ce jour-là que l'on fête l’anniversaire de la ville. C’est une belle fête… ou plutôt c’était une belle fête. Ca se dégrade, surtout depuis 2003, l’année où a été fêté le tricentenaire de Saint-Pétersbourg, avec comme thème « Chers Habitants, n’empêchez pas les touristes de profiter de la fête ». En clair, les Pétersbourgeois étaient encouragés à quitter la ville pendant les festivités... Ce qui explique que désormais ils ne soient plus très motivés. Mais pour les touristes, cela reste une fête sympathique.

Le 27 mai donc, la ville est décorée, il y a des drapeaux et des ballons partout, les rues sont nettoyées... Mais tout ceci uniquement au centre-ville, bien évidemment, et si vous n’avez pas de chance de loger dans l'un des hôtels du centre-ville, vous ne remarquerez sans doute rien de particulier : en dehors du centre, il n'y a aucune d’animation ni décoration particulière.

La journée commence par une parade sur le Nevsky, avec le maire de la ville en tête des élèves des écoles militaires, théâtrales et de danse. Si vous arrivez à obtenir une place sur la galerie de Gostiny Dvor, vous pourrez profiter pleinement du spectacle, sinon, il faudra jouer des coudes pour être au premier rang. La parade est sympathique mais, chaque année, la place laissée aux sponsors et à leurs chars bariolés est plus grande.

Après un concert sur la place du Palais, la soirée se termine par un feu d’artifice et un show laser sur la Neva. Attention à la foule et aux abus d'alcool, et ce sera une belle fête !

 

Le Jour de la Victoire

Le 9 mai. Eh oui, le Jour de la Victoire est le 9 mai, bien que partout en Europe ce soit le 8. C’est l’unique fête vraiment "nationale" qui reste en Russie, la commémoration de la victoire de la Deuxième Guerre Mondiale. C’est sans doute la mémoire génétique qui parle. Il faut dire qu'avec 26 millions de morts, presque chaque famille a été touchée : les grands-parents ont participé, combattu et sont peut-être sont morts pendant la guerre.

A cette occasion, partout en Russie, des célébrations sont organisées pour ce jour de mémoire, et peut-être plus qu’ailleurs à Saint-Pétersbourg, qui à elle seule a perdu 2 millions d’habitants pendant le tristement célèbre siège de Leningrad qui a duré 900 jours. De nombreux habitants portent ce jour-là le ruban de Saint-George (ruban avec rayures oranges et noires) pour dire « Je me souviens et je suis fier ». Des familles entières vont déposer les fleurs sur la tombe du soldat inconnu et au cimetière Piskarevskoe, ou sont enterrés de nombreux habitants de la ville morts entre 1941 et 1944, et où l'on peut lire la célèbre épitaphe d’Olga Bergoltz :

Ici gisent ceux de Leningrad
Hommes, femmes, enfants
A leur côté les soldats de l’Armées Rouge,
Au prix de leur vie,
Ils t’ont défendu, Leningrad,
Berceau de la Révolution
Nous ne pourrons pas ici
Enumérer leurs nobles noms,
Car ils sont nombreux
Sous la protection éternelle de granit
Mais celui qui contemple ces pierres le sache
Rien ni personne n’est oublié !

La journée commence par une parade sur le Nevsky, qui débute par le défilé des élèves de différents Ecoles Militaires et s’achève par la parade des vétérans, ce qui reste le moment le plus fort de cette fête : voir que ceux qui ont gagné cette guerre sont de moins en moins nombreux d'année en année, mais qu’ils sont toujours là, avec les larmes aux yeux.

La fête dure toute la journée et se termine la soir sur la Place du Palais par un grand concert et un feu d’artifice sur la Neva.

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